Textes de l'ateliers d'écriture 2000
 
Ces textes ont été écrits dans le cadre de l'atelier d'écriture du festival durant l'année 2000. Ces textes ont été présentés et lus par leurs auteurs lors de la soirée Ciné club caf du festival le jeudi 5 octobre 2000 en présence des réalisateurs.
Textes sur le "7° oeil" d'Emmanuel Cavé
Textes sur "La faute au vent" d'Emmanuelle Bercot
 Textes sur "Histoire d'encre" de F.Aubin et M.Chatellier
 Textes sur "Vagabonde" de Violaine Rozier






Montage de textes de l'atelier d'écriture à propos du film "Le 7ème œil" d'Emmanuel CAVE


Eh oui c'est la vie, ceux qui se croient les plus intelligents sont coiffés au poteau.

Ils utilisent la parole comme des armes.

Il n'y a que l'argent qui les intéresse….. je ne suis pas à ma place dans ce milieu.
Je veux fuir, prendre un autre chemin…..
Voir autre chose que ça qui est si triste….

Les valeurs telles que la sincérité, la solidarité, l'amitié sont souvent bafouées….
Mensonge, trahison, individualisme les remplacent….

Le silence est certainement la meilleure des armes…
Comprendre les silences à travers les regards permettrait de mieux se connaître, de cesser d'ignorer l'autre.

L'espoir, c'est la lumière qui illumine les visages…
C'est une main sur ma main, une main tendue, qui m'appelle, me fait sortir du noir…
Un nouveau départ, un chemin qui appelle, s'ouvre.

Ils se croient puissants et invincibles, ils ne sont qu'infiniment solitaires.

Qu'est-ce qu'ils sont tendus. Marc pense à moi.
Tony n'a jamais pensé qu'à lui et à l'argent.
C'est un lâche.

Est-ce bien nécessaire de retrouver la parole quand il n'y a plus rien à dire et qu'on entend que des stupidités.

Il y a toujours une autre parole quelque part à découvrir, créer, faire advenir et qui change tout.

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Textes de l'atelier d'écriture à propos du film "La faute au vent" d'Emmanuelle Bercot

Une très jolie femme monte des escaliers, avec son fils qui la suit. Elle arrive là, où elle a rendez-vous sans doute. Elle colle la sucette dans la bouche du petit, et lui donne ses jouets. "Joue" lui dit-elle. Elle va au devant d'un homme qui tient dans sa main un petit sachet blanc. Elle fouille dans son sac à main. Pas d'argent. S'en suit une petite lutte. La fille a besoin de sa dose. Dépitée, elle marche, en manque, elle n'arrive même pas à allumer une cigarette. Le petit la rejoint avec son sac de jouets à la main. Il l'a appelée, mais elle ne l'a pas entendu, songeant sans doute à se procurer sa dose. Finalement l'innocence du petit garçon la maintient un peu et elle joue à cache-cache avec lui.
Puis, elle et le petit, qui suit sans comprendre, partent à l'aventure dans la ville hostile. Trouvera-t-elle sa drogue ?
Honneur et désespérance.

 

Paulette


 

"Hé m'man t'a oublié ton sac…
… M'en fous, j'ai bien trop mal"

"Hé p'tit t'a oublié des jouets
…Pas l'temps maman… là-bas"

"Sal'té d'vent, éteint la flamme"

"Maman, regarde j'suis là"

Tu pleures mon nez coule
Tu souris et je ris

 

Et puis tourne la farandole
Mains et joues contre la pierre,
Les miennes, les tiennes, les nôtres bien accrochées au pilier

...Le temps que le vent emporte ce que draine de souffrance
… puis nous laisse plus léger avec pour toute dépendance notre tendresse complice.

Odile


 

 

Vent qui souffle en rafales…

Vent qui s'agite en mai et m'entraîne vers le rivage,

Je m'éloigne et me perds dans le rêve,

Jusqu'où irais-je si personne ne m'arrête,

C'est toi petit bout d'homme, le regard en étoiles me fixant,

Rien ne t'échappe de mes pas chancelants,

Ton sourire, force le mien et m'appelle,

Tourne, tourne,… ou c'est moi. Ta merveille !!!

Ensemble nous recommencerons une nouvelle vie.

Jeanne


 

D'immenses éclairs se dressent devant toi,
Obstacles infranchissables, grandeur étouffante, immensité splendide, blancheur monumentale, tu dois passer, ne te laisse pas impressionner, tu es le plus fort.

Tourne, tourne autour, danse avec elle, séduit-là comme la danseuse de tango envoûtant son parenaire.

Dompte-la comme le gladiateur, esquisse-la comme le sculpteur.

Tu t'en sortiras.

Christophe

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Textes de l'atelier d'écriture à propos du film "Histoire d'encre" de F. Aubin et M.Chatellier

 

Seul peut-être.
Sans voir la réalité en face.
Ne pas savoir ce qui se passe.
Se retrouver dans le noir.
Il le faut. Il n'y a pas le choix, je suis blessé, il me manque quelqu'un.
Je n'arrive pas à trouver le sommeil.
Tout tourne dans ma tête.
Maman a plus de peine que moi, je le sais.
Mais elle le cache ; toujours prête à subvenir à mes besoins.
Quelqu'un me manque, je peux imaginer qu'il revienne en escargot ou en pantin. Je me pose bien des questions.
Je ne pourrai pas lui parler, aller faire des choses avec lui, comme avant.
Le trou se creuse davantage.
J'y pense, tu voulais me voir grandir, me voir avec peut-être des enfants.
Rien ne s'est fait.
La vie en a décidé autrement.
Tout est parti en fumée.

Nelly


 

Un enfant qui veut sortir. Sa mère lutte, puis l'oblige à se coucher. Elle voudrait qu'il dorme. La voix masculine le lui reproche. Dormir, il ne faudrait pas qu'il ne fasse que ça.
La présence d'un petit fantôme est omniprésente. Il se désarticule et trouve de drôles de postures. Il a apprivoisé l'enfant qui semble bien solitaire, et bien sérieux. On ne voit aucun sourire éclairer son beau visage.
Sur les séquences, une lumière ronde, comme le point sur un i invisible ; voyage virevolte, mais n'éclaire rien.
Un homme couché sur le ventre. Il semble sans vie. Puis il se réveille et se met debout. L'herbe couchée témoigne de son séjour.
Puis on voit la mère en pleine lumière : ses grands yeux apparaissent et donnent vie à ce visage aux lignes pures. On entend des voix, même si aucun visage n'apparaît à l'écran. Elles narrent une histoire qui m'a échappée.

Paulette


 

La pluie tombe. On avance dans la lumière et l'ombre des rêves. On traverse les tissus du réel pour aborder ailleurs, à ce rivage inconnu qui nous délivrera on lit les mémoires d'un homme, d'un père disparu qui va réveiller son fils dans son sommeil de vivant. Il le veut attentif et présent mais c'est lui, l'absent, qui est là. Sa marionnette de papier, fragile et douce aussi légère que la feuille d'automne, nous guide vers les pages, les mots, les ailes des oiseaux que sont les souvenirs. Quelque chose subsiste comme une nuée. Sculptée dans le sable, la matière se transforme sous le vent. Comme les mots. La même chose se passe pour le corps et les souvenirs. Transmutés. Comme une énergie, comme un souffle. Une clarté mêlée à l'ombre. Papiers froissés, dehors et dedans. Effleurer l'indicible avant que le vent ne l'efface. Sur cette planète où l'eau tremble. Sous l'océan du temps.
Un comme de pellicule rencontre une femme endormie. Il la réveille avec son aile. Ils sont ensemble, autrefois dans le parfum d'une plage. Dans cette lumière de crépuscule mauve, le long du chemin d'imaginaire avec l'absent, l'enfant libère sa peur et revient au réel, grâce à cette autre vie de l'ailleurs, si proche et familière, malgré l'étrangeté, il peut retourner à ses jeux. Réconcilié. Et accomplir enfin ce qui était voulu : être attentif et continuer.

Marie-Christine


 

"Tout est pourri dans ma mémoire !… C'est l'obscurité.
La vie est plus forte que tout…. Je vais te réveiller mon fils ! Tourne la page ! Tournons les pages !!!! Page 44 cela me rappelle mon enfance ! La terre où je suis née…. La terre où j'ai vu le jour… Cherche, écoute, observe !… cette feuille éblouissante de vie qui passe et repasse en ta mémoire, s'envole, revient… Il faut savoir attendre ! attendre ! toujours attendre ! en état d'attente ! … Oui, mais je ne vois rien… Tournons la page ! Tournons les pages… Recommençons !…
Je t'ai souvent dis : ECOUTE, Ecoute ! n'interviens pas ! … fais silence.
Laisse le temps au temps !
Un jour, il n'est peut-être pas loin ! Tu comprendras.
Tu sauras qui je suis, je te dirai tout ce que les tiens ont fait pour toi… Aimer !

 

Jeanne


 

Des notes de piano
M'animent, moi, la marionnette
C'est l'heure de mon numéro.
Le spectacle est au grenier.
Quant à l'admirateur, l'escargot,
Il flirte avec une feuille
Qui rêve de sable et d'eau.
Des images plein la tête,
Un enfant mangeur de mots
Dort la porte ouverte.
Le joli papier est enseveli sous terre
Mourir ce n'est pas ne plus aimer.

Christophe


Fiston réveilles-toi vite, puisque c'est la façon de pouvoir te retrouver, enfin seul avec moi. Partout je suis auprès de toi, dans la forêt, dans les champs, dans la cour de la maison où ta mère s'assoit toujours à la même place en prenant son café. Elle n'a jamais changé ses habitudes depuis ma disparition, pour elle la vie continue. Mais toi mon fils je te vois triste, enfermé dans ta chambre à rêver au temps passé. Tu sais fiston, je ne suis plus présent auprès de toi, mais je marche toujours à tes côtés. Partout où tu vas, je suis là, sous l'apparence d'une feuille d'automne, d'un escargot ou même d'un vieux pantin. Alors quand tu verras ces choses, pense que c'est moi qui suis là pour toi. Tu sais fiston la vie n'est faite que de défis, toi mon fils tu as le défi de continuer à vivre sans ma présence visuelle. Fais face comme quand on jouait aux gendarmes et aux voleurs.

Catherine

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Textes de l'atelier d'écriture à propos du film "Vagabonde" de Violaine Rozier

 

Un homme, un homme endormi
Une jolie jeune femme bien éveillée qui marche avec précaution. Elle s'allonge près de l'homme qui se réveille.
Une tendresse émerge de leur corps d'amants. Ils sont beaux tous les deux. Leur visage baigné d'amour, resplendit d'un bonheur sans égal. Puis, il part en voyage.

Plus tard on voit la femme seule sur son cheval dévaler une pente de montagne abrupte.

Elle se retrouve dans un avion qui la dépose au pied de la montagne. Une statue de bois est là perdue dans ce désert de pierres.

Elle la caresse et le sculpteur la rejoint. D'un morceau de bois, elle fait un instrument de musique. Ils rient tous les deux.

Puis, le sculpteur prend sa valise, et ils partent vers l'aventure.

Paulette


 

Tu me trouverais si tu m'attendais !!!
Attendre, en silence, présente simplement, gratuitement.
Attendre, en ouverture complètement,
Attendre en accueillant la vie, tendrement,
Attendre dans la chaleur des couleurs chatoyantes, bleu rouge vert entremêlant
Attendre au bord du lac et prendre de la hauteur
Attendre immobile ! regard inquiet, inquisiteur, marche difficile sur le sol pierreux.
Et puis attendre en contemplant, la beauté, l'aridité des montagnes, la transparence de l'eau fraîche.
Attendre : attentive et observant la vie autour de moi.
Attendre en captant au plus profond de mon être le chant des cigales, le cri des oiseaux qui me tiennent en éveil jours et nuits.
Attendre toujours, en espérant ! prélude à la rencontre.
"Tu ne me chercherais pas si m'avais déjà trouvé !"

Jeanne


 

Monde - cheval - train miniature - canoë - avion - marche à pied dans les champs.

Le monde s'ouvre le monde se dilue le bout du monde.

Ville - champs - montagne - eau - air - peinture - chanson - sculpture (pierre, bois) - instrument de musique trouvé dans la nature.

Chercheur d'edelweiss.

Un pic sur fond de ciel nuageux gris/blanc/bleu - un être debout au pied - un autre assis à mi-chemin en train de sculpter.

Gaëlle




 

Le paysage est envahi de formes rondes
Qu'elles soient brune ou blonde
Je la retrouverai à travers le monde telle une sculpture,
Elle m'apparaîtra toujours aussi belle
Aucune montagne ne pourra arrêter mon désir de la retrouver en amont d'une colline cachée.
L'amont d'un amour inusable et réel.
Silencieuse comme la montagne hésitante comme le vent.
Capricieuse comme la rivière, mais aussi resplendissante comme les fleurs, chaleureuse comme le blé coupé,
Brillante comme le soleil
Amoureuse comme tu l'es
C'est comme ça que je t'aime.

Christophe


 

Un soir, à l'heure des retrouvailles, un homme, une femme font un pari sentimental : "Je pars, trouve-moi, rejoins-moi :"

Sourire, recherche d'un continent de couleur. Chercher la trace de son amour sculpteur. "Je pars pour te trouver sous un autre toit".

Les cheveux au vent sur mon plus beau cheval, je recherche des indices, et je trouve dans ta valise : un dessin de moi.
Au loin : notre palais.
"Je pars te rejoindre, attends moi".

Promenade solitaire dans un autre univers
Je verrai où se trouve ta terre.
La beauté du décor me donne des ailes
Je survole
Je dois me poser au pays des merveilles
"J'atterris et je doute, trouve moi".

Au soleil du ruisseau, je baigne mes lèvres
Je te cherche et je trouve
Ma mélodie t'appelle

"Retrouve-moi, rejoins-moi, je suis là".

Olivier

 

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